Points de vue en vue.

15 octobre 2023

La rencontre se fit impérieuse, comme la minute de monsieur.

Le Mont VISO. "Point de vue" projeté du col de la Bonnette, du col de Restefond. Vallée de Barcelonnette. Alpes de Hautes-Provence.

Au matin de nos vingts ans tout neuf habillé et lavé de frais nous fumes conviés à contourner les hauts murs de la prison qui en ce temps siégeait au centre de la petite ville de Montagne.

L'édifice étrange et lourd porté par ses moellons en piles et en tas barrait massivement la place principale d'un trait de désunion invraisemblable. Et l'étau franchi s'ouvrait grand la place Manuel toisée depuis quelques siècles par la tour Cardinalis, un vieux reste d'un vieux couvent de Bénédictines aboli à la révolution française.

En ce temps persistait à son pied le petit café de l'Univers blotti frileusement à contre, pensez !.. un 1100 mètres d'altitude continument écrasé par l'asperge triomphante de la Tour.

Aussi après avoir commandé notre lait menthe le Grand frère demanda d'allumer le poste Télé qui siégait en noir et blanc et aussi lourd que la prison dans un coin de la minuscule salle. Alors l'appareil à images tremblotantes à la Fallout diffusa le petit pas franchi courageusement par deux membres de l'humanité durant la nuit céleste et terrestre du 20 Juillet 1969 à 20:17:40 heure UTC soit 15 heures 17 minutes 40 secondes, heure de Houston...

Le module Lunaire Eagle la veille du 21, la veille du premier pas hors de la sphère Terrestre... mais bon sang essayez de suivre s'il vous plait; le 20 Juillet donc venait de se poser en catastrophe sur la mer de la Tranquillité (?) à sept kilomètres du point d'alunissage prévu et avec seulement 20 secondes de propergol de réserve pour l'alunissage le frèle esquif aventureux. Alors la machinerie humaine aborda la frontière de l'inconnue dans ce saut de puce gigantesque.

Neil Armstrong, le bras armé de la Nasa déambula... bulla ? pendant 8 jours pleins sur le sol lunaire en exploration osée avec son compagnon de risques Aldrin. Aussi étaient-ils deux... dans le petit café à regarder esbaubis le phénomène lunaire en cours et sans discours.

Le module Eagle, ce vaisseau aux longs cours venait d'alunir de justesse sur le satellite lunaire. Après les banalités d'usage énoncée le 21 juillet 1969... « That's one small step for (a) man, one giant leap for mankind »... Mais que dites-vous après avoir dit bonjour ?... Neil observa que... "la surface est fine et poudreuse, je peux la soulever avec le pied…".

Cependant le marcheur osé ne dit rien sur la dynamique intrinsèque de la surface lunaire. Etait-elle immobile ou dérapant furieusement sous la semelle de l'impétrant ? "Nada" sur la question pas posée par la Nasa de si tôt le matin.

[Crédit photo : Dominique Delfino]. L'astre lunaire reflète comme un miroir la lumière reçue par le Soleil, cette centrale thermonucléaire irradiante et en feu régulé par la pression en son coeur.

_ Les Séléniens causent Anglais sur la lune ?
Hum ! je vais débrancher blog parce que l'on y arrivera pas à deux.

(Crédit photo : Adobe Stock). L'astre Lunaire.

Le module lunaire séjourna 124 heures 22 minutes sur le sol lunaire soit sensiblement 6 jours continus. Neil et Aldrin marchèrent sur le sol lunaire environ 21 heures. Aldrin cassa dans l'étroit habitacle du module le bouton poussoir de la mise à feu des fusées de décollage. Cette malversation nécessita l'emploi du manche d'un stylo bille afin d'assurer le décollage de l'engin. Les deux astronautes ramenèrent 21,7 kilos de cailloux et de poussières lunaires dont l'usage... _ Tout ça pour des cailloux et de la poussière ! Tiens ! je croyais avoir débranché le commen_tateur ?

Le point de vue Lunaire sur la question._ Mais qu'elle est la question au juste ? Il est vrai qu'il aurait été fort utile de demander en flux tendu à Neil et Aldrin s'ils dérapaient sur le sol lunaire lors de leur marche poussièreuse ?

Le point de vue de l'Observateur_ tateur; encore. La planète Terre se révèle constamment immobile pour ses habitants cependant que simultanément dans le point de vue de Neil et Aldrin la "même planète" affiche résolument un déplacement constant dans le ciel. De même et à l'inverse les astronautes observent et ressentent un astre Lunaire obstinément immobile.

S'affirme dès lors deux "points de vue" en symétrie-inverse en réponse à la question non posée. Selon le point de vue extérieur à la planète Terre, celle-ci "fonce" dans le vide à la vitesse faramineuse de 29 mètres par seconde. A l'inverse dans le point de vue de ses habitants la "même planète" se révèle immobile, en repos, stable et fixe.

Qu'est-ce à dire et à redire ?
Ici s'impose deux "points de vue" structurés en symétrie-miroir. Et ces deux points de vue sur la question ont un avis fermement inverse.

Les choses en Soi. Emmanuel KANT.
La chose en Soi pour Emmanuel Kant est la réalité telle qu'elle peut se penser indépendamment de toute expérience. La chose en soi est la chose telle qu'elle se présente hors des déterminations d'espace et de temps.

Les réalistes pensent que le monde existe en Soi et "indépendamment" de l'humain. Kant juge que la connaissance est active (une action non neutre) et que notre savoir sur le Monde est le résultat d'une construction. Pour Kant le phénomène (observé) n'est rien en lui-même, rien par lui-même et l'expérience est une connaissance acquise résultant de l'interaction avec l'environnement.
https://philosciences.com/vocabulaire/424-chose-en-soi

→ Emmanuel Kant confirme le fonctionnement relativiste de l'univers, un monde où rien n'existe en soi, à soi seul. Tout en amont n'est alors qu'interactions; et de ces interactions résulte la réalité.

Les points de vue.
Les "points de vue" se conjuguent en permanence en un face à face hautement signifiant. Et de ces confrontations résulte les "choses en Soi" si chères à Emmanuel Kant, ce que d'autres nomment la "réalité". Aussi les racines de la réalité sont-elles étrangement plurielles et composent une Interface à la symétrie irréductible. "Il faut au mouvement des points de repères extérieurs pour que celui-ci prenne sens... à nos yeux". (Galilée, Leibniz et Mach cités par Joanne Baker. Physicienne).

Ainsi le fonctionnement de l'interface d'observation est intimement relativiste. Les mouvements et les immobilités résultent du fonctionnement relativiste de l'Interface inertielle.

Qu'est-ce à dire ?
Le principe d'Ernst Mach (La Mécanique. 1893) affirme que "la masse là- bas agit sur la masse, l'inertie ici ". Une dualité étrange émerge de ce principe crucial.
Il résulte de ce principe qu'un mouvement ne prend sens que par rapport à un autre mouvement. "L'on ne se déplace toujours que par rapport à autre chose". (Joanne Baker. Les Lois de la physique. Librio. MEMO. 3€).

Il résulte de ces compositions relativistes tantôt l'immobilité et tantôt le mouvement. _ Bon sang mais c'est bien sûr... c'est étudié pour !